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Rafael Cantillana,
président de la Maison de la Laïcité de Trooz
Trooz : une maison de laïcité ouverte à toutes et tous !
Idéalement située sur le site historique de La Fenderie, la Maison de la Laïcité de Trooz est un lieu de débats, de culture et de vivre ensemble. Mais elle est aussi, et surtout, un outil permettant de promouvoir les valeurs défendues par le mouvement laïque dans une commune où le tissu associatif laïque est présent depuis plus de 40 ans.
Créée en 2002, la Maison de la Laïcité de Trooz se voyait céder, via un bail emphytéotique, la gestion de la Fenderie par l’administration communale de Trooz en 2004. Ce bâtiment emblématique nécessitait cependant d’importants travaux de réfection et d’aménagement. C’est donc en février 2010 que la Maison de la Laïcité a inauguré les locaux dans leur forme actuelle, ce qui lui permet désormais d’organiser toutes ses activités avec le concours d’une permanente employée à temps plein.
L’association a pour principe de promouvoir les valeurs laïques dans leur ensemble au travers de ses activités.
Une Maison de la Laïcité est, par définition, le lieu de tous ceux qui, dans un esprit indépendant, adoptent le libre examen comme méthode de pensée et d’action et optent pour une société plus juste, progressiste et fraternelle, favorisant l’autonomie et la responsabilité des individus, des collectivités, et le respect des différences. Elle est le point de contact du mouvement laïque dans la cité. […] (Tiré de l’article 1 de La Charte des Maisons de la Laïcité.)
Sans pour autant se substituer à un centre culturel, elle propose le même type d’activités : conférences sur les sujets les plus divers, des ateliers artistiques, des expositions, des projections, des sorties culturelles, des stages pour les enfants durant l’été et depuis peu, des « entretiens autour d’un livre » où chacun peut venir présenter un ouvrage de son choix. Avec, pour ambition, d’être ouverte à toutes et à tous, laïques et autres.
Rafael Cantillana
Un panel d’activités pour tisser du lien social
Salut & Fraternité : Que proposez-vous plus précisément au public qui fréquente votre association ?
Rafael Cantillana : Pour ce qui est des conférences, outre les sujets d’actualité, de société ou encore les questions éthiques, nous proposons notamment chaque année un cycle de conférences « Découvrir le monde » issues du catalogue des conférences proposées par la Province de Liège. Il nous permet d’accueillir un public différent de nos membres adhérents et de nos sympathisants. C’est une manière de nous faire connaître car notre ambition est d’être ouverts à toutes et à tous, laïques et autres. Nous essayons ainsi d’aborder un maximum de sujets, non seulement au travers de nos conférences mais aussi par la diversification de nos ateliers (peintures, vitrail, poterie ou encore céramique) qui occupent nos locaux presque quotidiennement. Il s’agit ici d’un public de journée qui ne fréquenterait pas notre Maison sans ce type d’activités. C’est notre manière de tisser du lien social. Notre périodique, qui contient notre programme, est par ailleurs tiré à 5000 exemplaires et est distribué à la façon d’un « toutes-boîtes. »
Nous travaillons également en parfaite symbiose avec le Comité d’Action Laïque de Trooz (CAL Trooz) et Chaudfontaine Action Laïque (ChAL) qui prennent en charge l’organisation de la Fête de la Jeunesse Laïque (FJL) et les cérémonies de parrainage, d’union et de funérailles laïques. Il nous arrive donc régulièrement de prêter main forte lorsque le manque d’officiants se fait sentir.
S&F : Avez-vous d’autres projets pour votre association ?
R.C. : Nous réfléchissons actuellement à la possibilité d’un nouveau service qui consisterait à proposer des repas à prix démocratique à destination d’un public socialement défavorisé. S’il voit le jour, il devrait se tenir une fois par semaine et le menu serait préparé par les volontaires de l’association. Notre maison étant un lieu d’activités fort variées, nous comptons éviter toute forme de stigmatisation envers les personnes qui fréquenteront nos repas. Par ailleurs, cette année, les Journées du Patrimoine sont dédiées au patrimoine religieux et philosophique. L’échevinat de la Culture de Trooz nous a donc proposé d’y participer. Nous nous apprêtons donc à accueillir un public venant de tous horizons !
Nous travaillons également en collaboration avec d’autres associations. Avec le Comité d’Action Laïque Ourthe-Vesdre-Amblève (CALOVA) la Maison de la Laicité d’Esneux-Tilff (MLET) et le ChAL, nous organisons le Laïpop, un projet bisannuel, depuis 2010. Il a lieu à tour de rôle sur les territoires dont sont issues ces associations. Pour la prochaine édition, c’est la laïcité de Sprimont qui devrait accueillir le Laïpop, puisque c’est au tour du CALOVA de reprendre le projet, mais nous ignorons encore quels en seront le thème et la forme. Pour rappel, l’idée de base du Laïpop est de rassembler le public autour d’activités multiculturelles et intergénérationnelles. L’intérêt d’une telle organisation est bien évidemment la collaboration entre ces associations. Avec ces mêmes partenaires, nous avons d’ailleurs organisé en 2015 toute une série de tables rondes sur le thème du vivre ensemble à la suite des attentats de Charlie Hebdo. Ces réunions ont abouti à une grande conférence interconvictionnelle qui s’est tenue au Foyer Culturel de Sprimont en septembre dernier et qui a remporté un franc succès.
S&F ? Y a‑t-il un combat qui vous tient particulièrement à cœur ?
R.C. : Nous déplorons le manque de relais au niveau politique quant à la défense de l’enseignement officiel. Nous voulons qu’il soit de qualité mais force est de constater que les moyens font défaut. Je prendrais comme exemple le manque d’entretien de certains bâtiments. Nous nous retrouvons donc face à la nécessité de promouvoir la qualité de l’enseignement officiel sans relais politique important. Nous sommes perdants sur le terrain de l’enseignement. Nous restons très attentifs mais nous nous rendons compte que c’est un combat de plus en plus difficile…
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