• Annick Bekavac
    Annick Bekavac
    directrice de l’Association des Provinces wallonnes (APW)

Les Provinces engagées pour leurs territoires

Les prochaines élec­tions provin­ciales auront lieu le 13 octobre. Ainsi, comme tous les 6 ans, les citoyens seront amenés à élire leurs conseillers provin­ciaux au suffrage univer­sel direct. Il s’agit d’un moment démo­cra­tique impor­tant pour nos Provinces. En effet, de nombreux événe­ments ont affecté le quoti­dien de nos citoyens et les poli­tiques publiques mises en œuvre au niveau local ces dernières années.


Ainsi, la capa­cité d’absorption des chocs et de rési­lience de l’institution provin­ciale a été mise à l’épreuve par les crises sani­taires et éner­gé­tiques, notam­ment. Les Provinces wallonnes ont joué plei­ne­ment leurs rôles et ont été au rendez-vous de ces défis inédits.

Rappe­lons que les Provinces sont des insti­tu­tions de proxi­mité très actives dans de nombreux secteurs d’activités (ensei­gne­ment, social, santé, culture, forma­tion, notam­ment) et qui inter­viennent de manière complé­men­taire et non concur­rente par rapport aux actions de la Fédé­ra­tion Wallo­nie-Bruxelles, de la Wallo­nie et des Communes pour rencon­trer des besoins locaux qui ne sont pas satis­faits par d'autres niveaux de pouvoir.

Les Provinces sont des instances démo­cra­tiques, auto­nomes et contrô­lées. Elles ont donc toute leur légi­ti­mité pour rester le pouvoir inter­mé­diaire de proxi­mité par excellence.

En effet, grâce à une connais­sance fine des besoins des terri­toires, de leur exper­tise de terrain et de leur capa­cité de mise en réseau des acteurs locaux, les Provinces sont en mesure de mener des actions concrètes et visibles pour leurs terri­toires, mais aussi de coor­don­ner des projets fédérateurs.

Ainsi, alors que l’année 2024 consti­tuera un tour­nant impor­tant pour la vie poli­tique belge avec l’organisation de plusieurs scru­tins, les Provinces wallonnes dési­rent s’imposer comme une force de propo­si­tions et parti­ci­per acti­ve­ment aux enjeux majeurs.

Les Provinces sont des insti­tu­tions de proxi­mité actives dans de nombreux secteurs d’activités comme l'enseignement, le social, la santé, la culture ou la forma­tion. © Natio­nal Cancer Insti­tute – Unsplash​.com

La légis­la­ture 2018–2024 a été marquée par la reprise du finan­ce­ment commu­nal des zones de secours par les Provinces. La mise en œuvre concrète d’une telle réforme a repré­senté des dépenses consi­dé­rables à hauteur d’un demi-milliard d'euros en 5 ans.

Les trans­ferts de tels montants ont, inévi­ta­ble­ment, amené à des dimi­nu­tions en termes d’emplois publics et à des restric­tions internes en termes de budgets de fonc­tion­ne­ment, de subsides et d’investissements.

Malgré une absence de cadre décré­tal et l’incertitude juri­dique qui en découle, les Provinces ont assumé cette nouvelle mission, en soula­geant les finances des Communes de leurs terri­toires et en parti­ci­pant au finan­ce­ment et à l’organisation d’une sécu­rité civile au cœur des préoc­cu­pa­tions des citoyens.

Pour permettre une orga­ni­sa­tion opti­male de la sécu­rité civile pour les pouvoirs locaux, le Fédé­ral et le citoyen, il est donc impor­tant que les Provinces soient impli­quées direc­te­ment dans les discus­sions qui s’ouvriront avec le nouvel exécu­tif wallon concer­nant la suite de cette réforme.

Au-delà de ce dossier épineux, la nouvelle légis­la­ture qui s’annonce doit égale­ment permettre l’ouverture d’un large débat sur une refonte construc­tive et collec­tive du paysage insti­tu­tion­nel francophone.
Soucieuses de parti­ci­per à une réflexion sur les compé­tences exer­cées par chaque niveau de pouvoir et de s’inscrire dans une logique visant l’efficience dans l’action des insti­tu­tions publiques, les Provinces se montrent ouvertes et volon­taires pour propo­ser un service public de qualité tout en assu­rant une gestion effi­ciente de coûts.

(…) grâce à une connais­sance fine des besoins des terri­toires, de leur exper­tise de terrain et de leur capa­cité de mise en réseau des acteurs locaux, les Provinces sont en mesure de mener des actions concrètes et visibles pour leurs territoires.

C’est dans cette optique que l’Association des Provinces wallonnes (APW) orga­ni­sera, en colla­bo­ra­tion avec l’Union des Villes et Communes de Wallo­nie (UVCW), des « Assises terri­to­riales » dans le courant de l’année 2025.

Ces assises doivent réunir les prin­ci­paux acteurs insti­tu­tion­nels pour construire une orga­ni­sa­tion terri­to­riale toujours plus effi­ciente. Il s’agira de renfor­cer les liens et complé­men­ta­ri­tés entre ces insti­tu­tions et de défi­nir, globa­le­ment, le rôle de chacune.

En effet, avec la raré­fac­tion des moyens humains et finan­ciers que nous connais­sons, les pouvoirs locaux ont plus que jamais besoin de déve­lop­per des solu­tions visant à mutua­li­ser et opti­mi­ser les ressources disponibles.

Les Provinces disposent d’une force mobi­li­sa­trice, de la taille critique et de l’expérience néces­saire pour rassem­bler des Communes autour de projets communs et porteurs pour le terri­toire. Ces atouts font des Provinces les orga­ni­sa­trices insti­tu­tion­nel­le­ment légi­times de la supra­com­mu­na­lité1.

À ce propos, et pour permettre de déve­lop­per au mieux ces néces­saires colla­bo­ra­tions, l’APW a récem­ment lancé une étude visant à iden­ti­fier les besoins des terri­toires pour cocons­truire des parte­na­riats entre Communes et Provinces afin de répondre au mieux aux attentes des citoyens et d’assurer un service public efficient.

Pour conclure, les Provinces se réin­ventent au quoti­dien afin de pour­voir répondre aux grands enjeux socié­taux et se préoc­cu­per de l’essentiel, le bien-être des citoyens.


  1. En Belgique, la supra­com­mu­na­lité désigne la coopé­ra­tion et la coor­di­na­tion entre plusieurs communes pour gérer ensemble des services et des ressources, afin d'améliorer l'efficacité et la qualité des services publics.
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