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Eric Lumay,
responsable du Gsara Liège
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Cécile Horris,
coordinatrice pédagogique du Gsara Liège
apprendre une technique au service d’un projet
Le Groupe Socialiste d’Action et de Réflexion sur l’Audiovisuel (GSARA) est une plateforme de référence sur l’audiovisuel, au sens le plus large du terme. Né avec l’apparition de la vidéo en Belgique, en 1976, il s’est adapté, au fil du temps, aux transformations subies ces dernières années par les moyens de communication.
Tenant compte de l’évolution des médias et de ses implications sur les citoyens, le GSARA s’est ainsi donné pour finalités de susciter un regard critique et une réflexion sur l’image et le son tout en faisant connaître les moyens audiovisuels. Il propose également des programmes d’animation et de formation aux technologies de l’information et de la communication. Par ailleurs, le GSARA réalise, produit et coproduit des films à caractère pédagogique, éducatif, social et politique, ainsi que des films documentaires de création. Le GSARA propose ainsi, via ses huit régionales présentes dans toute la Wallonie et à Bruxelles, des activités dans plusieurs secteurs (l’Éducation permanente, les formations, le service production, l’atelier de production, le festival « Filmer à tout prix » et la conservation d’archives).
Nous avons rencontré Eric Lumay, responsable du Gsara Liège, et Cécile Horris, coordinatrice pédagogique, pour nous parler de ce qui se fait au sein de cette régionale.
Eric Lumay
Cécile Horris
L’éveil aux réalités sociales et culturelles par le biais de l’audiovisuel
Salut & Fraternité : Dans quelle structure votre association évolue-t-elle ? Qu’est-ce qui différencie la régionale de Liège des autres régionales ?
Eric Lumay : Au départ, le GSARA est une émanation de Présence et Action Culturelles (PAC), et héritier des cercles d’éducation ouvrière. Il est aujourd’hui reconnu comme mouvement d’éducation permanente. Au-delà de la production et de l’apprentissage de l’outil audiovisuel, il accorde une grande importance à l’éducation aux médias et à leur analyse, ainsi qu’au développement de l’esprit critique par rapport à ces médias omniprésents.
Le GSARA est aussi reconnu comme Organisme d’Insertion Socio Professionnelle (OISP). Au niveau de notre régionale, la formation professionnelle est en place depuis la fin des années 1980 et nous avons obtenu la reconnaissance en tant qu’organisme de formation continuée des adultes en 1991, ce qui a préfiguré l’agrément OISP.
Notre filière « Technologie de la Communication » est basée sur la formation de techniciens polyvalents en audiovisuel (image, son et montage). Cette formation que nous dispensons s’étale sur 11 mois à raison de huit heures par jour, cinq jours par semaine. Les stagiaires évoluent par palier. À la fin de chaque palier, un exercice reprenant l’ensemble des matières acquises est proposé aux stagiaires, permettant ainsi d’évaluer leurs compétences.
Le but est de former des personnes qui seront capables de travailler de manière professionnelle principalement dans des petites structures (centres culturels, télévisions locales, petites boîtes de production…). Certains de nos anciens stagiaires ont également créé leur propre structure.
S&F : Quelles sont vos motivations lorsque vous réalisez des films ou des documentaires ?
G.I. : Un OISP est un organisme qui forme des personnes éloignées de l’emploi et faiblement scolarisées dans différentes matières afin de passer à l’étape suivante de leur parcours d’insertion, à savoir l’emploi ou la formation qualifiante. Le CLF a donc axé ses formations sur le français, les mathématiques, la vie sociale, l’alphabétisation, le français langue étrangère, la reprise de confiance en soi et l’initiation à l’informatique.
S&F : Le Centre a 20 ans d’existence. Avez-vous remarqué une évolution par rapport à la formation des chômeurs ? Le profil du stagiaire d’il y a 20 ans est-il le même qu’aujourd’hui ?
E.L. : Dans le cadre de l’OISP, notre volonté étant de travailler le reportage documentaire, les exercices de production sont donc axés là-dessus. Les productions réalisées dans le cadre de la formation ne sont cependant pas valorisées en Éducation permanente. Nous pouvons aussi leur proposer de travailler sur des réalisations extérieures, dans le cadre de la production, sur leur temps libre, sur des films relevant de l’Éducation permanente.
En production, nous collaborons beaucoup avec d’autres associations, Pouvoirs Publics … Nous avons été ainsi amenés à travailler sur des capsules de mémoires collectives pour le Musée des transports en Commun ou encore à réaliser un clip pour sensibiliser le public au manque d’accompagnement des autistes lorsqu’ils ont atteint l’âge de 18 ans. Il peut également s’agir de reportages sur des activités de quartier ou de clips événementiels pour la promotion de manifestations culturelles.
Notre filière est particulière car nous sommes presque les seuls à organiser une formation sur l’audiovisuel au sens large du terme. Par les exercices proposés, nous abordons des thématiques, des attitudes positives par rapport à la citoyenneté et à un éveil au niveau des réalités sociales et culturelles à Liège.
S&F : Qu’est-ce qui vous différencie des autres centres de formation ?
Cécile Horris : Notre filière est particulière car nous sommes presque les seuls à organiser une formation sur l’audiovisuel au sens large du terme. Par les exercices proposés, nous abordons des thématiques, des attitudes positives par rapport à la citoyenneté et à un éveil au niveau des réalités sociales et culturelles à Liège. Nous essayons de faire en sorte que ces exercices soient en lien avec des valeurs, l’actualité… Nous leur demandons, par exemple, de relayer la parole d’un collectif ou encore de parler de la façon dont la culture s’insère dans les combats sociaux. Il s’agit donc bien d’apprendre une technique mais en la mettant au service de quelque chose.
S&F : Quel est le parcours du stagiaire qui arrive au GSARA ? D’où vient-il ? Y a‑t-il une valorisation à l’issue de la formation ?
C.H. : Les milieux dont les stagiaires sont issus sont extrêmement varié. Ce sont parfois des personnes relativement fragilisées, dont certaines redécouvrent un rythme de vie, des contacts sociaux …. Nous avons aussi des personnes qui ont un trajet de formation en études supérieures, la communication par exemple, mais qui n’ont pas pu développer une spécificité. Elles sont en général passionnées par le cinéma et l’audiovisuel et viennent chercher au GSARA un complément technique. Dans ce cas, elles peuvent déjà avoir un projet professionnel ou simplement l’envie de travailler sur certaines thématiques. Nous avons aussi des stagiaires issus de milieux défavorisés, qui n’ont pas fait d’études ainsi que beaucoup de personnes qui n’ont que le CEB (certificat d’études de base de l’enseignement primaire). Au bout de quelques années, elles essayent donc de donner une autre direction à leur vie.
Tous les stagiaires arrivent au GSARA à leur demande. Nous ne pouvons accueillir que 20 stagiaires par formation et il arrive que nous devions faire un choix parmi les candidats. Nous essayons vraiment d’avoir un groupe de 20 personnes motivées et prêtes à s’engager dans ce genre de cursus.
En ce qui concerne la valorisation de la formation, nous ne sommes pas qualifiant donc nous ne pouvons pas décerner de diplôme. Les stagiaires repartent avec une attestation reconnue par la Région wallonne.
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