-
Simone Chaumont,
présidente de la régionale de Liège du Service Laïque d’aide aux Personnes
Le service laïque d'aide aux personnes : des bénévoles pour une écoute fraternelle
Le Service Laïque d'aide aux Personnes (SLP) est une ASBL qui propose une assistance morale laïque principalement dans les hôpitaux, dans les maisons de repos et de soins, à domicile ou lors de funérailles. Elle propose une aide aux personnes afin qu’elles retrouvent un bien-être sans poser de jugement et pratique l’analyse critique qui exclut tout préjugé. Ses services se sont développés en Communauté française grâce à l'aide d'une centaine de bénévoles qui apportent une écoute fraternelle aux patients hospitalisés et aux personnes âgées.
Le Service Laïque d'aide aux Personnes est une association constitutive du Centre d'Action Laïque. Sa branche liégeoise, la régionale de Liège du Service Laïque d’aide aux Personnes, est présidée par Simone Chaumont.
Simone Chaumont
L’accompagnement du SLP pour des choix sereins et réfléchis
Salut & Fraternité : Quelle est l'expérience du SLP dans des projets d'animations et d'accompagnements des personnes en fin de vie ?
Simone Chaumont : L’accompagnement de la fin de vie est un des axes naturels de la mission des accompagnants laïques en institutions hospitalières et résidentielles. Il résulte parfois d'une longue histoire commune entre le patient ou le résident et l'accompagnant qui le visite régulièrement. Mais, le plus souvent c’est une demande très précise et ponctuelle.
Chaque histoire est différente. Ce sont des demandes d'accompagnement très variées auxquelles il faut apporter des réponses tout aussi particulières. Des accompagnements très courts ou très longs. Des accompagnements de personnes qui entament le chemin administratif et médical d'une fin de vie programmée, de personnes qui attendent d'avoir accès à l'euthanasie qu'ils ont demandée, de personnes qui doivent se décider quant au jour et à l'heure et qui inconsciemment parfois sont ralenties par des « choses » à finaliser avant de partir, de personnes qui ont encore besoin de temps pour renouer des liens, pour s'assurer que « tout est bien », de personnes qui sont entièrement prêtes et qui désirent avec leurs proches réfléchir à leurs funérailles, …
Des proches qui ont besoin d'un soutien pour se préparer au deuil, pour réfléchir aux attitudes, aux mots qu'ils ont envie de dire avant que l'autre ne les quitte, aux mots, aux choses qu'ils ont envie pour célébrer l'évènement de la séparation par une cérémonie. Réaliser la cérémonie de funérailles ensuite, c'est un passage pour les proches d'une vie avec à une vie sans.
L’objectif de l’accompagnement quel qu’il soit est toujours de conduire les personnes sur le chemin de la sérénité.
S&F : Vous êtes au SLP depuis les années 1990. Vous avez donc vu l'arrivée des différentes lois qui encadrent la fin de vie et les droits du patient. Quelles évolutions avez-vous constatées ?
S.C. : Avant, on avait des demandes de personnes qui voulaient simplement marquer au sein de l'institution leur laïcité. Parfois notre visite était sollicitée pour rompre la solitude.
En 2002, avec la promulgation des trois lois relatives à l'euthanasie, aux soins palliatifs et aux droits des patients, il y a eu plus de questionnements : « Dites-moi, maintenant que puis-je faire de ma fin de vie ? » Beaucoup se sont rendu compte qu’ils pouvaient sortir de l’influence de traditions largement répandues par les Églises sans devoir en répondre.
Libre de vivre, libre de mourir selon ses convictions personnelles.
S&F : Depuis 20 ans, est-ce que vous constatez une évolution dans les demandes qui vous sont faites ?
S.C. : Je pense que les gens sont beaucoup mieux informés. Il y a encore beaucoup de frilosité autour des droits des patients qui sont moins utilisés et pas toujours bien connus. Peut-être la crainte de revendiquer face au milieu médical ? Refuser des soins est encore mal connu par exemple.
Nous sommes là aussi pour informer, expliquer et rendre humaine la mise en œuvre des textes qui visent à protéger les patients. Rendre la mise en œuvre humaine parce qu’il faut surtout aider la personne en questionnement à trouver ce qui est bon pour elle et parfois accepter ce qui est difficile à concevoir. L’accompagner dans la confiance mutuelle et ne jamais se substituer à elle.
S&F : Quelles sont les perspectives futures pour le SLP ?
S.C. : Les séjours en hôpitaux sont de plus en plus courts, les structures hospitalières évoluent, nous devons nous y adapter dans les maisons de repos et les maisons de repos et de soins.
Les maisons de repos sont de plus en plus fréquentées. La solitude est souvent liée au vieillissement. Des projets nouveaux se développent auxquels nous pouvons participer. Aider à consolider le lien parfois ténu qui relie les résidents ou les personnes seules à une vie sociale et culturelle pour faire en sorte que chacun, quel que soit son âge ou sa condition, reste un membre actif de notre société.
Il y a plus de 200 maisons de repos. De nombreux endroits où des visites chaleureuses et actives seraient les bienvenues !
La régionale de Liège du Service Laïque d'aide aux Personnes recrute des conseillers laïques volontaires pour assurer l'assistance morale laïque en province de Liège dans les maisons de repos et les maisons de Repos et de soins.
Vous souhaitez organiser des projets d’animation et d’accompagnements basés sur les valeurs laïques ? Devenez conseiller laïque au SLP !
sichaumont@gmail.com